Après tous ses efforts de la journée d'hier, Lucas a dormi comme un loir la nuit dernière. Pour moi par contre, impossible de fermer l'oeil. J'ai passé des heures à le surveiller pour être sure que tout allait bien et que rien n'allait empêcher notre sortie, je me disais que c'était trop beau, qu'il allait forcément y avoir un truc qui n'irait pas, et qu'il faudrait encore prolonger notre "séjour en détention"... Pourtant tout s'est passé comme prévu !
Tout le monde était content de nous voir rentrer, Lucas a eu droit à un tas de bisous. Son infirmière préférée, qui travaillait dans l'équipe de nuit cette semaine, est passée lui dire au revoir avant de partir et elle lui a même apporté un cadeau.
On a vite terminé les valises, j'ai fait quelques allers-retours jusqu'à la voiture les bras chargés de sacs, récupéré les ordonnances et tous les papiers de sortie, et on a filé. Quel bonheur de refermer définitivement la porte de la chambre derrière soi, quel soulagement de franchir la porte du service, d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur, et de se retrouver dehors sur le trottoir, en se demandant encore si c'est bien réel. Lucas était bien emmitouflé et calé dans son fauteuil, mais il avait sa casquette et ses lunettes de soleil ! Bye bye l'hôpital !
C'est le retour à la vie. Après 54 jours d'hospitalisation en continu, dont une grosse partie en secteur stérile et une autre en réa, enfin mon Lucas est libre ! Il en a vécu des choses en deux mois... Je savais que ce serait dur, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit à ce point. En sortant il m'a dit "ça sent bizarre", et là j'ai vraiment pris conscience de ce qu'avait signifié cet enfermement. Pendant ces presque deux mois, il a été coupé de tout, isolé du reste du monde, et dans cet environnement aseptisé il en avait même oublié les odeurs. Il va falloir du temps pour réapprendre tout ça... Pareil, sur la route, il s'est émerveillé de tout, des constructions à peine commencées qui sont maintenant quasiment terminées, des arbres, des fleurs. C'est vrai que quand il est entré à l'hôpital, on était encore en plein hiver, maintenant c'est le printemps et tout a bien changé. On ne s'en rend pas compte quand on passe devant tous les jours, mais pour lui le changement était radical.
C'était étrange quand on est arrivés à la maison, parce que Lucas regardait partout comme pour vérifier que rien n'avait changé. Il était complètement perdu dans tout cet espace, et je ne pouvais pas faire dix mètres sans qu'il me réclame ! Mais la maison n'est pas immense non plus et difficile de faire passer le fauteuil d'une pièce à l'autre... Je l'ai calé sur le canapé avec des coussins et une couverture et il a fait trois heures de sieste. Il en a du sommeil à récupérer mon pauvre loulou !
Et puis le moment des retrouvailles tant attendues est arrivé. Julien a fini plus tôt spécialement aujourd'hui et il est passé chercher Jade au centre de loisirs (parce que chez nous c'est les vacances) avant de rentrer pour m'éviter de ressortir avec Lucas. On n'avait rien dit à Jade pour ne pas qu'elle soit déçue si on ne sortait pas, alors ça a été la grande surprise. Elle a trouvé bizarre que ma voiture soit garée dans le jardin, et quand elle a passé la porte et qu'elle a aperçu son petit frère, elle a sauté de joie. Que d'émotions... J'en ai encore la chair de poule ! Mes enfants c'est ce que j'ai de plus cher au monde, et les voir là, tous les deux, à se serrer fort dans les bras et à se faire des bisous, c'était le plus beau cadeau dont je pouvais rêver. On en a tellement bavé ces deux derniers mois, ça a été tellement long et tellement dur...
Ce soir c'était la fête, on a sorti le Champomy et les Monster Munch, c'est dire ! Et ça continue tout le weekend, on a deux mois à rattrapper alors il n'y a pas de temps à perdre. Je crois que les cloches de Paques vont repasser, il y a l'anniversaire de Jade à fêter, les amis qui attendaient notre retour avec impatience, alors le programme risque d'être chargé. Et puis Lucas fatigue vite alors on ne peut pas en faire trop non plus...
Je pourrais continuer à écrire pendant des heures, j'ai tellement envie de partgaer tout ça après les moments difficiles qu'on vient de traverser. Ce soir je suis la plus heureuse des mamans, j'ai mon loulou à la maison, dans son lit, je lui ai lu une histoire, j'ai posé un bisou sur son front et je lui ai souhaité une bonne nuit. Comme toutes les mamans le font en temps normal. Un détail auquel on ne fait pas attention quand tout va bien, mais qui est si important quand on y réfléchit... Un moment auquel je rêvais depuis des semaines !
Mon loulou d'amour, si un jour tu lis ces lignes, sache que Papa et Maman sont très très fiers de toi et de tout ce que tu as fait. Tu t'es battu comme un chef mon chéri, de toutes tes forces, et tu as gagné. Tu as gagné, et tu l'as fait avec courage et dignité, sans jamais te plaindre, sans rien dire malgré toutes les difficultés auxquelles tu as dû faire face. Tu reviens de loin mon loulou, tu as souffert, dans ton corps et dans ta tête, mais jamais tu n'as lâché, tu t'es toujorus battu et tu as su nous donner la force de tenir et de continuer, pour toi et avec toi. Chapeau mon loulou, tu es un grand bonhomme et tu nous donnes des leçons de vie tous les jours. J'espère que maintenant tout va aller mieux et que cette vilaine maladie a disparu pour de bon... Je t'aime mon ange !
Merci à vous pour tout ce soutien que vous nous avez apporté pendant cette dure période. Je suis désolée de ne pas avoir pu répondre à tout le monde, j'essaierai de le faire un peu plus maintenant, mais sachez que vos petits mots m'ont beaucoup touchée et aidée à tenir bon. Alors merci du fond du coeur !
Et un bisou particulier à Titouan et sa maman Nathalie à qui j'ai donné l'adresse du blog. Merci pour votre message. On espère que vous serez vite dehors et que vous pourrez bientôt goûter au même bonheur que nous. Courage Titi !