Je suis, comme tous, peinée par l'incendie de Notre Dame. Oui, mais… j'avoue que mon cœur de mam'ange se serre un peu aussi en constatant qu'on approche du milliard d'euros collecté en moins de 24h. Moi, qui n'ai toujours pas réuni la somme nécessaire à la commande de la pierre tombale de mon petit garçon, quatre mois après son décès…
Mon enfant qui a vu son destin s'envoler en fumée lui aussi, après avoir pourtant passé les deux tiers de sa vie à se battre contre son cancer. On n'en a pas parlé dans les médias du monde entier, ni de lui ni des 500 autres enfants qui décèdent chaque année faute de traitement adapté…
Tellement de médiatisation, tellement d'émotions criées un peu partout, inondant facebook comme les ondes, à grand coups d'images choquantes et d'interviews larmoyantes ! On parle de grand drame, on le compare au 11 septembre, pourtant aucune victime humaine (fort heureusement…).
C'est fou comme Mr Macron était sérieux, motivé et convaincu lorsqu'il a déclaré ce soir "on la reconstruira, et on le fera en moins de cinq ans"... Comme quoi, finalement, lorsqu'on veut, on peut. Doit-on en déduire que, lorsqu'on refuse 20 millions pour la recherche sur les cancers pédiatriques (qui touchent chaque année 2500 enfants en France) c'est tout simplement qu'on NE VEUT PAS ?
C'est triste de perdre son passé, mais perdre nos enfants, c'est perdre notre avenir. Et ça, ça ne peut pas être reconstruit.
Certains me diront sans doute que ça n'a rien à voir, que ce n'est pas comparable, que je mélange tout… Mais que diriez-vous s'il s'agissait de votre enfant ? Votre enfant qui se bat de toutes ses forces et vit des choses insoutenables sans qu'on s'en préoccupe le moins du monde. Votre enfant dont l'espoir de survie dépend d'une volonté de financement ? Votre enfant dont le décès vous endette encore un peu plus car rien n'est prévu pour vous aider à sa sépulture ? Votre enfant dont tout le monde se fiche, et détourne les yeux.
Pourtant, lorsque je me plonge dans son regard sur les photos, je me dis qu'il vaut bien au moins mille cathédrales, mon petit prince !
C'est le cri de rage d'une maman, une mam'ange, qui vit le deuil de son enfant dans le silence après l'avoir accompagné dans son combat pendant des années à ses côtés, les pensées peut-être un peu cabossées par les épreuves endurées, mais quand même… réfléchissez !
Je ne suis pas contre cette mobilisation autour de Notre Dame, mais je trouve juste ça, disons… disproportionné….