Je suis à la maison ce soir, c'est Julien qui veille sur Lucas pour la nuit. J'ai retrouvé Jade l'espace de quelques heures, avec gros calin et crêpes au nutella au programme pour réchauffer nos deux petits cœurs qui en avaient bien besoin.
Je ne suis pas la maman courageuse dont vous parlez. Je n'ai pas le choix, on n'a pas le choix, il faut tenir et se battre aux côtés de Lucas car lui non plus n'a pas le choix et lutte de toutes ses forces pour rester en vie. Mais derrière la façade courageuse il y a la maman fragile, épuisée, effondrée, brisée, qui pleure tous les jours et qui est pétrifiée de peur car, même si je ne peux pas le concevoir, je sais qu'il est tout à fait possible qu'il ne s'en sorte pas...
Je n'ai toujours pas de bonnes nouvelles à annoncer ce soir. Juste pas de mauvaises nouvelles non plus... L'état de Lucas se stabilise, sur cet équilibre précaire qui peut basculer à tout moment, tel un funambule perché sur un fil au dessus du vide. Je ne me voile pas la face, je sais tout ce qui peut arriver, mais mon rôle de maman c'est d'y croire à 300% malgré tout, alors je lui répète à longueur de journée : tu vas y arriver mon champion, continue de te battre c'est toi le plus fort !