Ce soir j'ai une grosse pensée pour tous les enfantsqui se sont envolés après avoir lutté contre le cancer.
Une réalité qu'on ignore bien souvent, parce que la maladie d'un enfant c'est intolérable, insoutenable, mais son décès c'est tout simplement inconcevable.
Et pourtant, ça existe... Des enfants s'en vont. Des familles plongent dans la douleur et l'horreur. Car oui, le cancer fait encore des victimes, même en 2012.
Notre combat, et celui de Lucas, a été dur (et l'est encore) mais il n'y a pas un seul jour où je ne remercie pas la Vie de nous permettre d'avoir encore notre petit bonhomme à nos côtés. Qu'aurions-nous fait si tout s'était passé autrement ? J'y ai pensé à plusieurs reprises cette année, notamment lorsque Lucas était en réa, et que les médecins étaient tellement pessimistes... J'ai essayé de m'imaginer ce que serait notre quotidien si Lucas venait à mourir. Je me suis demandé comment nous réussirions à nous relever et à continuer de vivre sans lui. Mais je n'ai pas trouvé de réponse, et je crois d'ailleurs qu'il n'y en a pas. Personne ne peut s'imaginer ce que c'est avant d'y être confronté.
Ces familles qui ont vécu le départ de leur enfant, qui doivent maintenant vivre avec son absence, et qui restent si dignes malgré tout, ces familles m'impressionnent. Tout comme le courage qu'ont eu leur enfant.
Depuis que Lucas est malade, nous avons cotoyé plusieurs de ces enfants. On dit que le cancer se guérit de mieux en mieux, mais malheureusement il en reste encore trop pour qui la médecine est impuissante. Nous avons suivi leur destin, leur combat, espéré avec eux, pleuré quand ça n'allait pas, puis accompagné leurs parents dans l'épreuve la plus difficile qui soit. Des amitiés se sont liées, parfois très fortes, et aujourd'hui encore, je me souviens de chaque enfant que j'ai croisé. On se sent tellement impuissant quand on apprend le départ d'un enfant... Comme je dis toujours, dans le service on est comme une grande famille, et tous les enfants sont un peu les nôtres, même s'il faut toujours essayer de faire la part des choses car si l'on veut garder le moral et conserver ses forces, il faut se focaliser sur son enfant et ne pas trop regarder ce qui se passe autour.
Aujourd'hui je repense à tous ces enfants. Toutes ces petites étoiles qui scintillent dans le ciel et qui veillent sur nous. Ces visages, ces regards, ces sourires, ces petites voix qui m'ont marquée à jamais. Je n'en ferai pas la liste ici, j'ai trop peur d'oublier un prénom, mais ils sont dans mon coeur, ils occupent une place privilégiée et sont une raison de plus de se battre de toutes nos forces dans notre combat à nous. Pour que la Vie gagne sur la Maladie...
J'ai également une grosse pensée, bien sûr, pour les familles de ces enfants qui vivent maintenant avec l'absence. Les mots sont dérisoires face aux épreuves que vous traversez alors je préfère me taire et simplement penser à vous. Sachez que vos enfants ne sont pas oubliés et que leur combat est une sacré leçon de courage pour tous ceux qui les ont croisés;
Et puis, de façon plus personnelle, je profite de ce message pour envoyer un gros bisou à mon Papa et ma Maman qui me manquent...
Voilà, ce message n'était pas très gai aujourd'hui, mais je vous rassure, ici à la maison la vie suit son cours et les enfants sont plein d'énergie. Peut être un peu trop même !!!!!! Il parait que c'est l'effet "cortioïdes".