Voilà, c'est dit... Ambiance morose sur fond de rentrée loupée doublée d'une grosse envie de fuir d'ici et de me cacher sous ma couette. Il parait que ça arrive des fois, et que c'est normal.
Aujourd'hui Jade a fait sa rentrée. Elle n'était pas toute seule, Julien s'était arrangé au boulot et il était là pur l'accompagner, mais quand même. Moi, je n'étais pas là. Et ça fait toute la différence. C'est vraiment ridicule, mais ça m'a fait mal de ne pas pouvoir être présente, mal de ne pas être avec ma fille, mal de louper encore un jour important, mal de ne pas pouvoir vivre les mêmes choses que dans tous les autres foyers...
Et puis mal aussi, bien évidemment, de savoir que Lucas ne pouvait pas non plus vivre ce jour-là, si important quand on a presque six ans... Pas de rentrée, pas de cartable, non, à la place mon fils est branché à une perfusion et relié à une machine qui surveille tous ses paramètres vitaux. Spectacle pitoyable... que je tolère depuis des mois mais qui devient de jour en jour un peu plus insupportable. Quand pourra-t-on enfin vivre normalement ? J'ai besoin de cette normalité, besoin de retrouver tous ces petits détails qui font que la vie est banale. Est-ce trop demander ?
Alors ce soir, oui, j'ai le cafard. Et ça ne s'explique pas... Il y a la rentrée, oui, mais pas seulement. C'est tout un tas de choses qui sont difficiles à vivre, qu'on supporte tant bien que mal, mais qui, accumulées, font qu'on finit par perdre pied. Et c'est dur...