17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 22:51

 

Nous rentrons à la maison en début d'après-midi et Lucas fait une sieste de presque 5 heures ! Lui qui n'en avait quasiment jamais fait jusque là... Puis le lendemain nous fêtons l'arrivée de Papy et Mamy à grand renfort de Champomy. Ca ne fait que qelques semaines que nous nous étions quittés et pourtant c'est un moment de forte émotion. Tant de choses se sont passées depuis la dermière fois...  Je prends conscience que la vie est faite d'imprévus et qu'il faut profiter pleinement de tous ces petits instants de bonheur quand ils se présentent.

 

La vie reprend son cours tant bien que mal. L'accès aux lieux publics est interdit à Lucas mais on trouve à s'occuper dans le jardin, en forêt et puis à la maison avec des jeux. Les jours d'hôpital Mamy ou Papy nous accompagne, tandis que l'autre reste garder Jade. Ca rend les choses plus agréables (ou moins pénibles).

 

Ca devient compliqué de faire manger Lucas, tout ce qui a un peu d'odeur lui donne la nausée, tout ce qui est fade le dégoute à cause de la chimio, et puis il n'a tout simplement pas faim. Il faut dire que les médicaments lui remplissent déjà bien l'estomac ! Alors avec Mamy on fait travailler notre imagination pour lui faire avaler quelques bouchées, on oublie un peu les règles d'équilibre alimentaire et on lui fait ce qu'il aime (on a mangé trois fois des frites en une semaine) et puis suivant les conseils de la diététicienne on enrichit tous les plats avec de l'huile, du beurre, du fromage... J'ai peur qu'il perde trop de poids, je me dis qu'il faut qu'il soit en forme pour pouvoir supporter les traitements, et puis il n'était déjà pas très épais au départ alors il n'a pas trop de marge... Mais heureusement, les Mikados sont là ! C'est le seul truc que Lucas mange volontiers alors on a dévalisé le rayon.

 

Et puis un jour, ce que je redoutais se produit, inévitablement.

Je retrouve des cheveux de Lucas un peu partout, sur le canapé, sur l'oreiller, dans ses vêtements... Par mèches entières. Ca y est mon fils devient "visuellement" malade. Jusqu'ici c'était un concept assez abstrait. Même si nous nous savions, les gens qui le croisaient dans la rue ne pouvaient pas s'imaginer ce qu'il traversait. Mais maintenant c'était visible physiquement. N'importe qui le regarderait saurait instantanément qu'il avait un cancer. C'était inscrit sur son visage. Et ça, c'est dur, ça fait mal...

 

J'avais entendu parler d'enfants à qui on avait rasé les cheveux, mais je m'étais jurée de ne pas toucher à ceux de mon fils. Pour moi c'était quelque chose de barbare, faisant inéluctablement penser aux sévices subis par les déportés juifs pendant la guerre. Et puis... les cheveux qui tombent, ça gratte, ça tombe dans les yeux, ça gêne et il faut bien reconnaitre que quoi qu'on fasse il finira bien par être chauve, comme tous les autres. Alors Julien a pris son courage à deux mains et il a rasé les quelques touffes qui résistaient tant bien que mal...

 

On lui a parlé "Barthez" pour essayer de rendre la situation moins dramatique, mais évidemment, vu son âge, ça ne lui disait rien. Là c'est Papa et Maman qui se sont pris une belle claque !!!!! Eh oui, les joies de la Coupe du Monde 98 c'est d'un autre siècle, la génération "2000" est bien loin de tout ça...

 

Puis on a enchainé avec l'aplasie. Lucas avait été épargné la première fois mais pas ce coup-ci. Alors Maman s'est transormée en une nouvelle version de "Mr Propre" (tiens, lui aussi il est chauve !) et a passé son temps à récurrer toute la maison, avec dans une main sa serpillère et dans l'autre son thermomètre, qui deviendra je pense un allié précieux au cours des prochains mois. J'ai vécu dans l'angoisse permanente qu'il fasse quelque chose d'interdit. Il y a tellement de choses à éviter, tellement de risques, tellement de détails auxquels on ne pense pas... Je me suis levée toutes les nuits pour vérifier qu'il n'avait pas de fièvre, j'ai dû laver la maison dans son ensemble au moins trois ou quatre fois, et j'ai mis des heures à réfléchir à quoi faire à manger. J'imagine que dans quelques temps j'aurai pris l'habitude et que tout ça me fera sourire, mais sur le coup je n'en menais pas large. Heureusement pas de température et les globules blancs sont remontés. Ouf !

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

V
<br /> Oh que oui!<br /> Les petits Lucas sont coquins! C'est pour ça qu'ils sont si attachants!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> Un petit coucou à Lucas et à sa maman!<br /> De gros gros bisous.<br /> <br /> (je ne suis pas la maman d'Anais. Je t'ai simplement lue sur docti. J'ai 33 ans et je suis la maman de 3 garçons: Lucas 6ans, Robin 4ans et Paul 2ans.<br /> <br /> A très bientôt<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Merci Valérie.<br /> <br /> <br /> Une belle famille nombreuse ! Trois garçons ça doit remuer. Et un Lucas aussi chez vous... Est-il aussi coquin que le notre ?<br /> <br /> <br /> A bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Je pense que c'est une sage décision pour les cheveux. Tout ceux que je connais et qui sont passés par là, ont fait ça aussi. C'est moins traumatisant que de les perdre au fur et à mesure je<br /> trouve...<br /> <br /> Par contre, tu vas voir ça repoussera vite ! Surtout pour un petit garçon !<br /> <br /> Bon courage !<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Je ne sais pas si c'était une sage décision, sur le coup ça a été dur à passer (et encore mainteant quand je le vois mon coeur se serre)... Mais le point positif, qui fait très plaisir à Lucas,<br /> c'est la belle casquette Spiderman que Tonton lui a offerte !!!!!<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Lucas, sa vie, son combat.
  • : Le combat de Lucas, 4 ans 1/2 ans au moment du diagnostic en 2011, contre une vilaine maladie appelée neuroblastome métastatique de stade IV (cancer pédiatrique). Un récit écrit par sa Maman au jour le jour pour partager avec vous les petits et gros soucis du quotidien tout au long de cette épreuve. Laissez un commentaire lors de vos visites ça nous fera très plaisir.
  • Contact

Recherche

Les Autres Petits Guerriers Touchés Par Le Neuroblastome